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Reprendre son souffle

Ce projet est une immersion dans une ressourcerie, un lieu où l’on récupère, répare, réutilise, réinvente, pour offrir un nouveau souffle aux objets comme aux personnes. J’ai choisi de mettre en lumière les employés en contrat d’insertion, à travers leur portrait photographique et l’enregistrement de leur témoignage audio afin d’évoquer leur arrivée à la Ressourcerie. Chaque portrait est une rencontre, un dialogue entre une ou plusieurs personnes, un espace, des objets, et des expériences de vie qui m’ont profondément touchée.
 
Dans un monde marqué par une logique consumériste valorisant l’efficacité, la réussite et les parcours linéaires, ce projet parle de résistance face à la culture de la consommation frénétique, aux injonctions de performance, au jugement social, à la stigmatisation, au regard normatif, à l’effacement et  à l'invisibilité des fragilités, des marges, des expériences et des parcours atypiques.
Il souligne des histoires singulières, faites de détours, de ruptures, de changements, de transformations où chacun redéfinit sa voie pour explorer d’autres trajectoires possibles et retrouver une place dans la société. Un monde où l’on répare plutôt que remplace,
où les parcours difficiles, reflets d’inégalités, deviennent des actes de résistance face au déterminisme social, enrichissant le récit collectif et notre compréhension du monde.
Evoquer la réparation à la fois sociale et écologique, montrer qu’une autre manière de vivre est possible, plus attentive, solidaire et durable, valorisant les transformations et reconstructions.
Dans un monde qui s’interroge sur son avenir écologique et social, ces lieux sont des zones de résistance, des laboratoires de résilience. La photographie et la parole donnent à voir ces graines semées pour demain, un futur possible, déjà à l’œuvre, en coulisse d’une ressourcerie.
 
Sébastien : “J’ai eu un grave accident de moto où j’ai perdu l'usage d'un bras et j'ai eu beaucoup de mal à retrouver un travail en raison de mon handicap. La ressourcerie m'a fait confiance, aujourd’hui je suis encadrant.”
 
Mariame : “J’habitais en Guinée où j’avais ouvert un magasin. Quand mon père est mort, mon oncle m’a mariée à son fils. Et j'ai dû  m'enfuir pour sauver ma peau”
 
Patrice “ Je suis maçon, carreleur, charpentier, tailleur de pierre. Je suis tombée en dépression parce que je ne trouvais plus de travail, trop vieux, trop diplômé, trop cher. Que faire à 60 ans ? La ressourcerie me permettra peut-être de tenir jusqu’à la retraite.”
 
Mélanie : “Suite à un burn-out familial et professionnel, j’ai perdu confiance en moi et ce travail m’a aidé à reprendre le dessus”.
 
Clémence : "je suis arrivée il y a quelques mois dans la région au moment du confinement et ça a été une période très difficile... La ressourcerie m'a tendu la main. Aujourd'hui je voudrais travailler dans le funéraire pour soutenir les gens qui comme moi ont perdu des proches.

Ce projet a été réalisé dans le cadre d’une résidence “Rouvrir le Monde” 2024.

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